Clap de fin sur la présidence française du Conseil de l’UE

Avec le retrait d’A. Merkel, E. Macron pensait faire de cette PFUE la rampe de lancement de sa réélection, surfer sur les résultats et en profiter pour se présenter en leader incontestable de l’Europe. C’était sans compter sur le verdict des urnes qui l’a considérablement affaibli aux yeux des autres pays européens. Bilan 6 mois plus tard : un président plus isolé, des échecs et des accords bouclés à la hâte.

Une présidence du Conseil de l’UE percutée de plein fouet par la guerre en Ukraine. Si E. Macron a su préserver l’unité des européens face à Poutine, il n’a pas mis en place les mesures nécessaires pour préserver le portefeuille des citoyens européens.
Désirant à tout prix s’attribuer des médailles, E. Macron a précipité bon nombre de négociations pour les conclure avant la fin de la PFUE… quitte à provoquer des accords au rabais. Exemples :

Avec le salaire minimum européen, E. Macron avait la possibilité d’impulser un tournant social ambitieux en permettant aux travailleurs de vivre dignement. En ne aucun seuil, montant ou contrainte, ce texte ne changera rien à la vie des travailleurs européens.
Le paquet climat, annoncé en grande pompe par les macronistes se révèle très décevant sur les ambitions climatiques. Pire, l’accord entérine l’extension du marché carbone au transport routier et aux bâtiments avec à la clef des 📈 du prix de l’essence et du chauffage. Comme si les prix n’avaient pas déjà assez explosé. Dans le même temps, l’enveloppe du Fonds social pour le climat, censée aider les plus modestes, est considérablement réduite, faisant ainsi gonfler la facture de la transition écologique pour les ménages.
Main dans la main avec les dirigeants d’extrême-droite de Pologne et Hongrie, E. Macron a tout fait pour faire du gaz et du nucléaire des « investissements verts » : la taxonomie européenne. Un greenwashing en total décalage avec l’urgence écologique.

Ajoutons à ces dossiers bâclés à la hâte ceux qu’E. Macron a tout simplement voulu enterrer comme celui des travailleurs de plateforme. Tentant au passage de torpiller la présomption de salariat. Normal, faire avancer les droits des salariés, ce n’est pas sa priorité !
Les macronistes se montrent également très discrets quand il s’agit d’évoquer les échecs retentissants de la PFUE : la taxe minimale sur les grandes multinationales est au point mort et marché de l’électricité est toujours indexé de façon absurde sur le cours du gaz.
Silence sur la signature d’un nouvel accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Validant l’importation de tonnes de produits agricoles depuis l’autre bout du monde qui ne respectent pas les normes imposées à nos producteurs. Scandale pour la planète et notre agriculture.

Si Macron se rêvait en chantre de l’Europe, c’est bien celui de l’Europe des reniements et de l’inaction climatique. Une présidence de l’UE bien éloignée du projet de progrès social et écologique pour les peuples européens que porte la délégation de la France insoumise au Parlement européen et la NUPES.