Tribune : même travail, même salaire pour les salariés des fast-foods !

par | Nov 12, 2019 | Actu des luttes, Bloc Central Accueil, Mes passages médias, Non classé | 0 commentaires

A l’occasion de la journée internationale des salariés des fast-foods, il faut porter en France la revendication de 13 euros de l’heure pour tous les salariés de McDo.

Tribune. Ce mardi est la journée internationale des salariés des fast-foods. Partout dans le monde, les travailleurs de la restauration rapide se mobilisent pour obtenir des conditions de travail décentes. Dans l’hexagone, c’est McDonald’s, le leader du marché avec ses 1 500 restaurants et ses 1,8 million de repas servis chaque jour, qui sera la cible principale des actions des syndicats et de la société civile.

Quand vous commandez un repas chez McDo, quel que soit le restaurant, vous savez ce que vous allez trouver sur votre plateau. A Paris ou à Marseille, à Chicago ou à Copenhague les menus et les burgers sont les mêmes. Ils sont partout préparés de la même façon. Pour obtenir ce résultat, McDonald’s a créé de véritables chaînes de montage de sandwichs et les a répliqués dans le monde entier. Partout, les équipiers produisent des burgers comment d’autres vissent des boulons : ils n’ont pas une minute à perdre. Tout est calibré, minuté, prédosé. La production de ce que les clients vont engloutir comme la gestion du personnel. N’ayons pas peur des mots : McDo exploite au maximum ses salariés, les épuise sur le gril et ne donne en échange que de bas salaires et des temps partiels. Les déçus, en très grand nombre puisque McDo flirte avec les 90% de turnover, sont priés d’aller voir ailleurs.

 

Situation intolérable

Dans certains restaurants, la mobilisation des salariés et des syndicats a permis que les conditions de travail soient améliorées. Ainsi, les salariés du restaurant d’Elbeuf gagnent 20% de plus que le smic. Pourtant, à quelques kilomètres de là, à Rouen, les équipiers sont eux au salaire minimum. Pourquoi ? Parce que McDo a mis en place un système de franchise : chaque restaurant est considéré comme indépendant des autres. Ainsi, si les salariés travaillent de la même manière, pour la même enseigne et portent le même uniforme, leurs droits ne sont pas les mêmes. Et malheureusement, les salaires décents sont l’exception et non la règle.

Si nous nous mobilisons ce mardi, c’est que cette situation est intolérable et qu’elle n’est pas non plus inéluctable. Plusieurs exemples nous montrent qu’il est possible de changer les choses. Au Danemark, grâce à la pression syndicale et à un boycott de la chaîne pendant deux ans, les salaires chez McDo sont le double de ceux en France. Cela ne se répercute même pas sur le prix des hamburgers : le prix du Big Mac est le même. Car McDonald’s a les moyens de payer correctement ses salariés. La multinationale est extrêmement profitable. Elle réalise des milliards d’euros de bénéfices, d’autant plus que contrairement à n’importe quel péquin moyen, McDo fait de l’optimisation fiscale agressive et ne paie quasiment aucun impôt…

 

15 dollars de l’heure aux Etats-Unis

Depuis 2012, aux Etats-Unis, les salariés de McDonald’s se battent pour gagner 15 dollars de l’heure (c’est la campagne «Fight for fifteen») : ils ne demandent rien de moins que le doublement du salaire minimum. Dans l’Etat de Washington et à Seattle, cette revendication est d’ores et déjà devenue réalité, non seulement pour les salariés des fast-foods mais aussi pour tous les salariés. En Californie, dans l’Etat de New York, au Massachusetts ou encore dans le New Jersey, des lois ont été votées pour que le salaire minimum atteigne 15 dollars dans les années qui viennent.

 

Une fois n’est pas coutume, nous devons suivre l’exemple étasunien. En France, nous reprenons cette revendication : 13 euros de l’heure pour tous les salariés de McDo. Pour un même travail, une même rémunération qui permette de vivre dignement.

Equipiers de McDo, travailleurs des burgers de tous les pays unissez-vous !

Tribune parue initialement sur Libé idées le 12/11/2019.

Leïla Chaibi députée européenne Gilles Bombard CGT McDo Ile-de-France Massamba Dramé SNHR, Solidaires McDonald’s Kamel Guemari intersyndicale McDo Saint-Barthélémy Marseille